L’histoire de l’urbanisation de Planas del Rey est jalonnée de décisions contradictoires et de manœuvres qui ont plongé les habitants dans l’incertitude. L’un des documents les plus révélateurs de ce cafouillage administratif date du 12 avril 1988.
Ce jour-là, lors d’une séance plénière, la mairie de Pratdip a officiellement approuvé la création de l’Entité Urbanistique Collaboratrice (EUCC) de Planas del Rey. Un organisme censé, à l’époque, pallier les manquements du promoteur et organiser la gestion provisoire de l’urbanisation.
Une entité validée par la mairie elle-même
Le certificat officiel, signé par la secrétaire de la mairie, Mme Gloria Sabaté, ne laisse aucun doute. La mairie :
- Approuve l’acte notarié de création de l’EUCC, signé le 28 juillet 1987 devant la notaire Inmaculada Nieto Aldea.
- Pose une condition claire: dans un délai de deux ans, l’EUCC devait gérer la remise officielle des infrastructures et terrains communs à la municipalité, comme l’exige la Loi du Sol.
En clair, dès cette époque, la mairie reconnaissait qu’elle devait, à terme, intégrer les voiries, réseaux, espaces verts et autres équipements publics dans le domaine communal.
L’EUCC: un rempart pratique pour la mairie
Plutôt que de mettre fin au provisoire et de respecter ses engagements, la mairie de Pratdip a laissé l’EUCC perdurer… et cela l’arrangeait bien.
Tant que l’EUCC existait, la mairie pouvait se défausser de ses responsabilités, laissant cette entité jouer le rôle de paravent administratif, tout en évitant d’assumer pleinement la gestion et l’entretien de l’urbanisation.
Une dissolution imposée par la justice, grâce à SOS Planas
Face à cette situation intenable, ce sont les propriétaires eux-mêmes, regroupés au sein de l’association de vecinos Les Planes del Rei (SOS Planas), qui ont fini par agir.
Après plusieurs années de procédure, leur action en justice a abouti à la dissolution officielle de l’EUCC le 21 août 2016, mettant un terme à ce système de façade.
Un document qui dérange aujourd’hui
Ce document officiel de 1988 prouve que la mairie de Pratdip a elle-même validé la création de l’EUCC, avec pour objectif final la remise des équipements à la commune.
En refusant aujourd’hui de reconnaître ses obligations, la municipalité tente de faire oublier ses propres décisions. Mais les archives, elles, ne mentent pas.
Document original
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