Photo : HANS VAN GEFFEN

Un problème généralisé en Catalogne

Le quotidien catalan El Punt Avui publiait le 7 août 2025 un article intitulé « Urbanitzacions de segona », dressant un état des lieux préoccupant : près de 1 500 urbanisations sont recensées en Catalogne, et presque la moitié ne sont toujours pas régularisées par leur municipalité. Cette absence de régularisation empêche ou retarde la fourniture des services publics essentiels (eau, éclairage, voirie, assainissement), malgré le paiement des impôts par les résidents.

La Diputació de Barcelona a identifié 367 urbanisations avec des déficits réparties dans 118 municipalités. Depuis 2018, seules une dizaine d’entre elles ont pu être régularisées et intégrées aux réseaux municipaux. Les chiffres sont parlants :

  • 83 % n’ont pas ou peu de services de base.
  • 74 % n’ont aucun commerce.
  • 50 % sont dépourvues d’équipements publics.
  • 20 % se trouvent en zone non urbanisable (parcs naturels, etc.).

Planas del Rey : un cas typique… et aggravé

Planas del Rey illustre parfaitement ce problème structurel, mais avec des facteurs aggravants. Ici, l’ancienne EUCC (Entitat Urbanística Col·laboradora de Conservació) a été dissoute en 2016 après avoir été jugée illégale. Pourtant, la municipalité de Pratdip refuse toujours d’assurer les services minimums, prétextant que l’urbanisation n’est pas « intégrée ».

Ce blocage n’est pas seulement technique ou financier : il est aussi politique. Depuis des années, la mairie se retranche derrière l’absence de réception officielle pour se soustraire à ses obligations, en dépit des dispositions légales qui imposent ces services dans les zones habitées.


Un nouveau cadre légal : le décret-loi 2/2025

Entré en vigueur le 27 février 2025, le décret-loi 2/2025 du gouvernement catalan apporte des évolutions majeures :

  • Il permet désormais aux municipalités de fournir des services minimums même dans les zones non urbanisables.
  • Il autorise la mise en place de solutions autonomes (comme des fosses septiques collectives) lorsque la connexion à un réseau public est impossible.
  • Il ouvre la voie à des réceptions progressives des infrastructures, évitant aux propriétaires de supporter en une fois l’intégralité des coûts.
  • Il renforce la transparence en obligeant les municipalités à publier leurs plans urbanistiques dans un registre accessible à tous.

Concrètement, pour Planas del Rey, cela signifie qu’il n’existe plus aucun fondement légal sérieux pour refuser les services minimums. Le problème n’est plus de prouver le droit : il est désormais de contraindre la mairie à appliquer la loi.


Et maintenant ?

Ce nouveau cadre juridique ouvre des leviers d’action :

  • Exiger la publication officielle de la situation urbanistique de Planas del Rey.
  • Solliciter une réception progressive des infrastructures.
  • Utiliser la jurisprudence et les dispositions du décret-loi pour appuyer un recours administratif ou judiciaire.
  • Mobiliser l’opinion publique en soulignant que Planas n’est pas un cas isolé, mais un exemple emblématique d’urbanisation « de seconde zone » que la loi permet désormais de régulariser.

Conclusion

L’article d’El Punt Avui nous rappelle que Planas del Rey fait partie d’un problème à l’échelle de toute la Catalogne. Mais avec le décret-loi 2/2025, le droit vient de basculer en faveur des habitants : les services minimums peuvent et doivent être fournis. Reste à franchir l’étape décisive : faire appliquer la loi face à un blocage municipal qui n’a plus de justification légale.

Association Vecinos de Planes del Rei (SOSPlanes)

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