Chaque année, la mairie de Pratdip perçoit une subvention de près de 300.000 €, versée dans le cadre du Plan de Desarrollo Socioeconómico del Entorno Nuclear. Cette aide provient de l’ANAV (Asociación Nuclear Ascó-Vandellòs), pour compenser la proximité avec la centrale nucléaire de Vandellòs.
Ce financement public n’est pas une faveur. Il a un objectif clair : protéger et améliorer les conditions de vie des habitants exposés au risque nucléaire. Et parmi eux, Planas del Rey est en première ligne, à quelques kilomètres à peine du réacteur.
Planas, la grande oubliée
Et pourtant, cette subvention censée renforcer la sécurité des zones à risque ne bénéficie en rien à Planas del Rey. Ni plan d’évacuation, ni sirènes d’alerte, ni infrastructures adaptées. Rien.
Depuis plusieurs décennies que cette subvention est versée à la commune, les rues de Planas auraient pu être rénovées plusieurs fois, des systèmes d’alerte installés, et des équipements de sécurité déployés. Au lieu de cela, les habitants de Planas vivent toujours dans des rues dégradées, sans éclairage public suffisant, ni dispositif de prévention en cas d’accident nucléaire.
La mairie de Pratdip consacre l’intégralité de ces fonds au seul village centre, ignorant délibérément les centaines de familles qui vivent à Planas, pourtant bien plus proches de la centrale.
Un scandale politique dans l’utilisation des fonds publics ?
Ce détournement manifeste de l’esprit de la subvention soulève une question grave : la sécurité des habitants est-elle sacrifiée sur l’autel du favoritisme politique ?
Faut-il rappeler que ces fonds publics sont destinés à tous les citoyens exposés, et non à une minorité choisie ? En concentrant cette aide sur le seul village, la mairie instrumentalise une subvention stratégique pour servir ses intérêts politiques… au détriment de l’équité et de la sécurité des autres quartiers.
Des voies d’évacuation indignes pour une zone à risque nucléaire
En cas d’accident à la centrale nucléaire de Vandellòs, deux voies permettent aux habitants de Planas del Rey de fuir la zone : la sortie A vers Vandellòs i l’Hospitalet de l’Infant et la sortie B vers Pratdip.
Ces deux itinéraires traversent une zone forestière à fort risque d’incendie. Tous deux comportent des virages serrés, des chaussées étroites, et des ponts trop exigus pour assurer une circulation fluide en cas d’évacuation massive.
La sortie A, bien que disposant d’un marquage central et d’un éclairage partiel, reste insuffisamment équipée pour répondre à une situation d’urgence. Elle se trouve sur le territoire de la commune de Vandellòs i l’Hospitalet de l’Infant, mais aucun aménagement d’envergure n’a été réalisé pour en faire un axe d’évacuation sécurisé.
Quant à la sortie B vers Pratdip, elle est complètement dépourvue d’éclairage et de marquage, et son pont étroit constitue un goulot d’étranglement particulièrement préoccupant.
Malgré l’enveloppe de 300.000 € par an spécifiquement destinée aux zones à risque nucléaire, rien n’a été fait pour sécuriser ces voies d’accès.
Et en cas d’incendie ? Ces routes, cernées de végétation, sans issues secondaires, ni zones de repli ou d’attente, deviendraient rapidement des pièges mortels.
Sortie A
Sortie B
Conclusion : exiger des comptes et mettre fin à l’injustice
Il est inacceptable que la zone la plus exposée et la plus peuplée de toute la commune soit totalement écartée de cette aide vitale. Ce n’est plus un oubli : c’est un mépris organisé.
Nous exigeons que la mairie de Pratdip rende des comptes sur l’utilisation des 300.000 € perçus chaque année et que ces fonds soient enfin répartis de manière équitable. Planas del Rey a droit à :
- Des dispositifs d’alerte et d’évacuation en cas d’incident nucléaire
- Une signalisation claire et visible sur tout le territoire
- Des infrastructures renforcées et adaptées à la gestion des risques
- Une information transparente et continue pour les habitants
Les habitants de Planas del Rey ne valent pas moins que ceux du centre de Pratdip. Il est temps que cela se voie. Dans les actes. Et dans les budgets.
Ce que nous demandons n’est pas un privilège : c’est un traitement équitable.
Association Vecinos de Planes del Rei (SOSPlanes)
Mise à jour
Une habitante de Planas a rapporté qu’en réponse à plusieurs messages de voisins inquiets, la mairie aurait indiqué que des tests sont en cours « pour que tout fonctionne bien en cas d’urgence ». Ces tests seraient menés conjointement par la Protection Civile, le PENTA et la mairie. Aucune information officielle n’a cependant été communiquée à la population de Planas. Une fois encore, la transparence et la concertation font défaut.