Réflexion citoyenne sur le projet de réhabilitation des infrastructures de Planas et sur la participation financière des habitants


Un projet attendu, mais à quel prix ?

Depuis plusieurs années, la mairie de Pratdip évoque un vaste projet de rénovation de l’urbanisation Planas del Rey : renouvellement complet du réseau d’eau potable, réhabilitation du système d’évacuation des eaux usées et remise en état des voiries.
Le coût global de ces travaux est estimé à près de 11 millions d’euros — environ 6 millions pour l’eau et l’assainissement, 5 millions pour la voirie.
Un prêt de 350.000 € a été demandé par la mairie auprès d’un établissement bancaire, présenté comme un premier pas vers la réalisation de ces travaux.
Mais une question majeure reste sans réponse : qui devra payer ?


Entre espoir et inquiétude

Après des années de promesses et de silence, beaucoup d’habitants accueillent ces annonces avec soulagement.
Les coupures d’eau répétées, l’état des routes et le manque d’entretien des infrastructures sont devenus insupportables.
Mais d’autres, plus prudents, redoutent que ce projet, s’il est mal encadré, ne se traduise par une nouvelle injustice pour les propriétaires : celle de devoir financer des travaux qui relèvent normalement de la responsabilité municipale.


Un projet encore juridiquement incertain

Avant même de parler de financement, il faut rappeler que la situation juridique de l’urbanisation reste confuse.
La reparcelación évoquée par la mairie n’a toujours pas été validée par le registre cadastral de Falset. Tant que cette approbation n’intervient pas, les limites des parcelles et la titularité du sol demeurent juridiquement indéterminées. Cela empêche toute mise à jour du cadastre et complique le calcul des taxes locales ou la demande de subventions publiques.

À cela s’ajoute un autre élément rarement évoqué : l’EUCC de Planas del Rey, bien que dissoute par jugement en 2016, n’a jamais été formellement liquidée. Cette situation laisse planer une incertitude sur les responsabilités financières et sur la propriété effective des infrastructures. Tant que cette liquidation n’est pas enregistrée, la mairie peut difficilement reprendre officiellement les réseaux ou engager des travaux sans risquer d’en contester la légalité.

Autrement dit, le projet de rénovation annoncé repose sur des fondations administratives fragiles. Avant de demander une contribution financière aux habitants, il serait logique que la municipalité clarifie d’abord ces points essentiels. Faute de quoi, tout investissement risquerait de s’appuyer sur une base juridique instable — et de créer une nouvelle injustice pour les propriétaires de Planas.


Pour une transparence et une concertation indispensables

Il n’est pas inutile de rappeler que la législation catalane impose aux municipalités d’assurer les services minimums à tous leurs administrés, quelle que soit la situation urbanistique de leur quartier. Eau potable, éclairage public, entretien des voiries et collecte des déchets font partie de ces obligations fondamentales.
La sentence de dissolution de l’EUCC en 2016 a d’ailleurs confirmé que la mairie de Pratdip ne pouvait plus déléguer ces responsabilités à une entité privée ni exiger des habitants le paiement de charges spécifiques.

Dans ce contexte, la réhabilitation de Planas del Rey ne devrait pas être présentée comme une faveur, mais comme le rattrapage d’un retard accumulé depuis des décennies.

La réhabilitation de Planas del Rey est une nécessité que personne ne conteste. Mais elle doit se faire dans la clarté, le respect du droit et l’équité entre citoyens.
Les habitants ne peuvent être mis à contribution tant que les responsabilités de la mairie, la situation cadastrale et la liquidation de l’ancienne entité de conservation ne sont pas définitivement réglées.

Il appartient désormais à la municipalité de présenter un calendrier précis, un plan de financement transparent et un engagement clair sur la répartition des coûts.
C’est à cette condition seulement que les propriétaires pourront adhérer à un projet commun, juste et durable, au service de la réintégration pleine et entière de Planas del Rey dans la commune de Pratdip.

Association Vecinos de Planes del Rei (SOSPlanes)

Share This